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On exige du people
« Ah, l’été, les grandes chaleurs, les glaces à la pistache, la plage, les lectures de plage » me disais-je en feuilletant avec un rien de honte et beaucoup de plaisir ma moisson de journaux people, entre deux délicieuses lectures italiennes (l’amusant Al Paradiso è meglio credere, de Giacomo Poretti, le fabuleux L’amore molesto d’Elena Ferrante) et quelques mots croisés, histoire de faire un peu de sport.
Le Voici français faisait sa une sur les amours de Sophie Marceau, seins à l’air sous son chapeau de paille, et de son cuisinier, très en formes du côté de Naples : « En six mois, leur histoire d’amour est devenue de plus en plus fusionnelle… », « Sur la côte amalfitaine, ils se sont laissés tenter par une charmante trattoria… », « Ils ont jeté l’ancre au large de Capri où la mer est réputée la plus belle… » (non, Capri ce n’est pas fini). Pour équilibrer, on évoquait aussi le militantisme de Beyoncé et Jay-Z (« En famille sur la French Riviera ») qui ont fait une courageuse virée à Nice par solidarité pour les victimes de la Promenade des Englishs.
Le Chi italien s’étendait longuement sur des animateurs télé et des participants de realities qui s’étendaient eux-mêmes sur d’autres congénères, mais évoquait aussi Al Bano et Romina Power, toujours aussi présents dans le PAI (Paysage Audiovisuel Italien), Al Bano étant régulièrement invité dans les émissions de variétoches nostalgiques et Romina Power se lançant dans une nouvelle carrière de psychanalyste télévisuelle à la Henri Chapier et à la Marc-Olivier Fogiel.
Quant au très glamour ¡ Hola ! espagnol, à part ses pages habituelles sur la famille royale espagnole – les coiffures et les toilettes de doña Letizia, les vacances de la branche aînée à Majorque, les vacances de la branche cadette du côté du pays basque français – , il s’arrêtait longuement sur le séjour indonésien idyllique (dans une île exclusive pour super VIPs mais qui reçoit aussi des photographes) du grand écrivain péruvo-espagnol Mario Vargas Llosa, membre de l’Academia Real Española, anobli par le roi et dernière victime en date d’Isabel Preysler, la serial high society lover, sublime sexagénaire eurasienne (la Catherine Deneuve espagnole pour ce qui est de l’élégance) qui, entre autre, compte dans ses victimes et ex-maris rien moins que Julio Iglesias (le petit Enrique est leur fils) et Miguel Boyer, l’ancien ministre espagnol de l’Économie.
ET NOUS ALORS ?
De fil en aiguille, je me suis dit qu’en Suisse on n’est vraiment pas gâtés question magazine people, entre autre à cause d’un lourd surmoi protestant qui prône la discrétion et la modestie. Pourtant, le secret bancaire est aujourd’hui éventé, et ne parlons pas de la modestie (les pendulaires forcés d’écouter toute l’année les fières annonces plurilingues des Chemins de fer fédéraux et les prouesses intimes des autres pendulaires en savent quelque chose).
Le Blickre ? Trop suisse allemand, côté goût et couleur, un vrai Farbegraben.
L’Illustré ? C’est notre Paris Match à nous, d’accord. Mais les unes moyennement tapageuses, le toc des photos, le mou des mots ? On reste sur sa faim.
Le Matin ? Trop orange. Et en plus on vous fourgue, pour donner le change 1) des grosses photos et de petites infos trash au début pour faire plus reportage choc et 2) une édition dominicale au contenu rédactionnel d’excellent niveau, avec des pages de psychanalyse, c’est dire.
20 Minutes ? Trop gratuit, dans tous les sens du terme. Et personnellement, je l’appellerais 5 minutes, une fois les petits ragots et les mots fléchés terminés, on s’ennuie.
‘GRÜEZI’, LE FUTUR MAGAZINE PEOPLE 100% HELVÈTE
C’est pourquoi, en ces temps de rachats et de restructurations douloureuses des médias suisses, qui peinent à la tâche et ne s’adaptent pas assez vite à la nouvelle donne de l’économie de partage, je propose la création de Grüezi !, un vrai magazine people de proximité, certifié arbalète, 100% suisse, en quatre langues, qui fomenterait de manière plaisante cet esprit national dont on aurait bien besoin en ces temps de méfiance interrégionale et intercantonale.
Ça permettrait aussi, par la même occasion, de renflouer le secteur – pensons, comme pour le football, aux rentrées publicitaires, aux placements de produits et aux fructueux partenariats envisageables avec la Radio Télévision Suisse, les émissions télévisées pouvant répondre aux unes scandaleuses des magazines et le tout être commentés via les différents médiaux sociaux – et de fournir du travail à de nombreuses catégories socioprofessionnelles en plein marasme (pigistes, journalistes, documentalistes, secrétaires de rédaction, animateurs, couturiers, designers, parfumeurs, relookeurs, coiffeurs, maquilleurs, photographes, diététiciens, astrologues, médiums…).
LE PEOPLE SUISSE GAGNE À ÊTRE CONNU
Ce ne sont ni les people ni les sujets qui manquent. On pourrait faire des reportages photos sur la propriété de Christoph Blocher à Herrliberg (« Silvia Blocher Kaiser, toujours élégante et discrète, nous reçoit dans son vaste salon harmonieusement décoré par les Albert Anker et les Ferdinand Hodler de la collection de son mari. Au fond à droite, en uniformes, la cuisinière et les domestiques attendant les indications de la maîtresse de maison », sur la villa de Roger Federer dans le canton de Schwytz, de l’autre côté du lac de Zurich (« le champion a retrouvé son havre de paix, où il se ressource avec ses jumelles avant de reprendre la balle »), sur le Tessin d’Ornella Muti (« J’ai un faible pour la pancetta, et maintenant je peux me le permettre »).
On pourrait faire connaître d’autres facettes de nos grand-e-s politicien-nes (« Micheline Calmy-Rey et les talons : une grande histoire d’amour », « Ueli Maurer : che suis téchà pilinke hoch Deutsch-Schwitzertütsch, et che fiens de me mettre au vrançais il y a guinze ans», « Fathi Derder : le fringant et très médiatisé politicien nous livre ses trucs pour concilier vie familiale et vie politique», « Oscar Freysinger : ses astuces queue de cheval. » )
Et rien n’empêcherait d’y glisser du contenu à haute teneur intellectuelle (j’ai encore en mémoire les délicieuses chroniques littéraires de Frédéric Beigbeder dans Voici, c’était le bon temps), par exemple un Grüezi titrant en une: « Les auteurs de polars suisses sont-ils tous gays ? », ou alors une enquête sur la Suisse francophone et la littérature française (« Non, Arlette Zola n’a aucun lien de parenté avec l’auteur de L’Assommoir »), ou encore un scoop sur Janine Massard et Jean-Michel Olivier (« La plus suissesse de nos romancières suisses photographiée en compagnie du plus parisien de nos auteurs. Lignes de coeur ? ») ou un spécial « Roland Jaccard et les jeunettes : quel est son secret ? », voire une série sur les écrivains suisses et les bêtes : « Jean-Louis Kuffer évoque son fidèle compagnon Snoopy, dont tous ses écrits portent la patte : ‘Il a le nez pour flairer les bons sujets’ », « Patrick Juvet : Rappelle-toi minette est en partie autobiographique » ou encore : « Jacques Chessex et les chattes : plutôt siamoises ou plutôt angora ? ».
Au travail, les enfants, qu’on ait un peu de lecture l’été prochain.
Une contribution de «IdioCHyncrasies», le blog de Sergio Belluz sur Le Temps. En dernier: A la recherche du banc perdu
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