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Daniel de Roulet

Qu’est-ce qu’on peut bien dire?

Mots pour une Suisse ouverte et solidaire

Qu’est-ce qu’on peut bien dire ?

A celui qui voudrait envoyer sa fille étudier à Rotterdam, mais n’aime pas les étrangers,

On lui dit quoi ?

A celle qui habite St Gall depuis vingt-trois ans, c’est-à-dire depuis qu’elle y est née, mais qui a un passeport sénégalais,

On lui dit quoi ?

A celui qui dit, en toute bonne foi, parce qu’il préside le gouvernement genevois, qu’il ne faut pas confondre un professeur de médecine allemand avec un réfugié nigérien,

On lui dit quoi ?

A celui qui, écœuré par un vote, dit « j’ai honte d’être Suisse », comme s’il avait choisi de naître ici et d’écrire des livres en allemand plutôt qu’en japonais,

On lui dit quoi ?

A celle qui fait les ménages au noir dans les villas de Küsnacht et se réjouissait d’avoir bientôt le droit de travailler au grand jour,

On lui dit quoi ?

A celui qui réclamait de limiter l’émigration à 18% et qui dirige désormais le parti de l’économie,

On lui dit quoi ?

A celle qui chaque matin vient travailler en Suisse, mais habite la France parce que, bien que née à Genève, elle n’a pas trouvé à s’y loger.

On lui dit quoi ?

A celui qui refuse à ses employés un salaire de 4000 francs par mois, mais qui lui-même simple patron de Nestlé, encaisse un salaire mensuel d’un million de francs,

On lui dit quoi ?

A celui qui fait chaque jour le trajet vers Lucerne dans les bouchons, mais à qui on a promis d’élargir l’autoroute dès que les étrangers seront partis,

On lui dit quoi ?

A celui qui vient pourtant de la Berne fédérale mais qui triche aux impôts et prétend que son « optimisation fiscale » crée des emplois,

On lui dit quoi ?

A celle qui part en vacances pour la Thaïlande parce qu’elle déteste ces Asiatiques sous ses fenêtres à Romanshorn, qui crient quand ils parlent,

On lui dit quoi ?

A celui qui, écrivain, se félicite que la Suisse reste un réduit, une caverne parce que lui-même est un obscurantiste attardé.

On peut leur dire, puisque bien sûr ils aiment tous notre patrie  d’une manière différente, que la place fédérale à Berne n’est pas la place Tahir du printemps arabe, ni le square Zucotti à Manhattan de Occupy Wall Streeet, ni la Plaça del Sol, celle des indignés, ni même la  place Maïdan à Kiev. C’est juste notre petite place entre trois banques, un bistrot et un parlement.

Depuis cette place on ne voit pas la mer, on ne voit même pas le Jura et les Alpes qui sont notre horizon habituel, mais on voit le ciel, avec ou sans nuages, qui annonce comme un printemps.

Cette place ne peut être confisquée par les populistes. Elle n’est pas le monopole de ceux qui financent la haine, elle est ouverte à tous.  Elle représente un endroit qui nous accueille, avec quelques règles pour y séjourner, mais pas trop.  Comme sera la Suisse, comme il se doit, pour qu’on s’y sente bien, en partageant notre diversité.

Ça, on peut le dire.

Une contribution de «Bern ist überall» du Journal B. En dernier: Bütschelegg de Ariane von Graffenried.

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