Son attachement à la Nouvelle Revue française de Jean Paulhan aurait dû lui garantir cette reconnaissance tardive. Pour le génial vagabond des lettres romandes, cela aurait été l'occasion de rassembler le meilleur de sa production jusqu'alors éparpillée en plaquettes ou revues introuvables.
Hélas, la guerre vint interrompre le projet pourtant bien lancé ; la publication, en 1941, de l'anthologie «Stalactites» à la Guilde du Livre, en Suisse, où Cingria était venu se réfugier, compliqua encore le dossier. L'unique volume qui parut finalement, en 1948, fut un fiasco éditorial, financier et populaire : moins de 500 exemplaires de «Bois sec bois vert» vendus, le solde pilonné et la suite du projet abandonnée. Il y a pourtant parmi ces dix textes (aucunement liés entre eux et tous publiés séparément entre 1934 et 1947) des pépites de la production cingrienne. Dont le morceau qui donne son titre au volume et qui évoque les retrouvailles exquises de Cingria et de son petit appartement parisien, après six ans de guerre ...
Charles-Albert Cingria, génial vagabond des lettres romandes, dandy mythique, n'a jamais cessé de fasciner. Ces textes naviguent entre les genres : récits poétiques, contes fantastiques, essais historiques, traités de musicologie, propos variés, chronique d'humeur...
(Daniel Vuataz)
Ce texte a été publié pour la première fois en 2013 dans L'Hebdo Hors-série «Littérature Suisse, 100 livres essentiels».
Gallimard, Paris 1948
ISBN: 978-2-07-028046-9