Le récit de Tim Krohn retrace le parcours de ce produit de qualité, qui n’a pas fini de servir. Si les tumultes de l’Histoire séparent bientôt les Wassermanns, Tim Krohn, de manière raffinée et distrayante, institue le matelas allemand en accessoire indispensable des événements les plus étranges, survenus tout au long du 20e siècle. Après-guerre, c’est une fois un couple de miséreux, Rosi et Heinz Stadler, qui peuvent s’y reposer dans un refuge de fortune. Des années plus tard, Lorenz et Sibylle l’embarquent dans leur deux-chevaux, pour une tentative inconsidérée (et vaine) de traverser le Gothard dans sa neige d’été. Après de nombreux détours, le matelas atterrit finalement en Italie, d’abord à Rome, puis en mer, où un pécheur tombé à l’eau nage pour sa vie. À la fin, ses restes échouent à Beaulieu-sur-Mer, dans les alentours de Nice – et cette histoire délicieuse, racontée d’une plume légère, trouve dans la ville du bord de la Méditerranée un surprenant dénouement.
(Martin Zingg, trad. en français par Camille Luscher)
Recommandé pour la traduction par la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia: www.12swissbooks.ch
Traduction du titre: Extraits de la vie d’un matelas de meilleur qualité
Galiani Verlag, Berlin 2014
ISBN: 978-3-86971-088-4
Les «enfants des Quatre-Temps», en allemand «Quatemberkinder», vivent dans deux mondes. Nés dans des…